Le facteur aggravant d’homophobie a été retenu. Ce mercredi, comparaissait devant le tribunal correctionnel de Nice l’auteur d’une agression survenue le 16 septembre, quai des États-Unis. L’auteur n’a que 18 ans. La victime, Emmerick, qui s’est constituée partie civile, était accompagnée par le Centre LGBTQIA + Côte d’Azur.
Accompagné d’un ami, Emmerick chemine ce soir-là depuis le port en direction du quai des États-Unis. Ils remarquent alors un individu les suivant de façon étrange. Il est accompagné d’un groupe. Ils fustigent la tenue vestimentaire des deux garçons. Les insultes pleuvent: "Tu veux que je t’enc... sale PD", "Tu veux que je te balaye", "Tu sais qu’on peut te niquer toi, tu es un sale pédé".
Suivent les coups. Le prévenu saisit l’ami d'Emmerick par le cou, une bousculade s’ensuit. Le groupe continue de suivre les deux garçons puis l’individu assène plusieurs violents coups de poing à Emmerick.
Le tribunal correctionnel a retenu le caractère aggravant d’homophobie, a reconnu coupable le prévenu et l’a condamné à 12 mois de prison avec sursis, avec obligation de verser 2.000 euros de préjudice moral à la victime et de prendre en charge les frais de justice. L’auteur a dix jours pour faire appel s’il le souhaite.
Le Centre LGBTQIA + Côte d’Azur "salue le délibéré et le fait que le caractère homophobe des faits ait été retenu". Il était assisté de Me Alexandre Thirion du cabinet Sophie Jonquet. "Notre message est clair, commente le Centre LGBTQIA +, la haine n’est pas une opinion. Nous ne laisserons aucun acte LGBT phobe impuni, nous serons aux côtés des victimes pour les inciter à porter plainte, nous nous porterons partie civile et nous continuerons à tout mettre en œuvre pour faire appliquer le droit, à faire face sans relâche aux homophobes et les faire condamner."
Le Centre rappelle que, selon le ministère de l’Intérieur, les mis en cause pour crimes ou délits anti-LGBT + sont, en 2023, principalement des hommes (80%) et près de la moitié (49%) ont moins de 30 ans. "Les agresseurs homophobes sont très majoritairement des hommes jeunes, parfois mineurs. Il est important de prévenir ces comportements et de déconstruire chez les jeunes garçons en priorité ce qui peut amener à une masculinité toxique et à une violence telle."