Une famille française débarque à Montréal pour sauver son père kidnappé par sa fille cadette à Paris.
Le 8 octobre dernier, Victoria Bensimhon, 89 ans, rend visite à son mari dans un hôpital du 16e arrondissement pour lui apporter un petit plat méditerranéen et des vêtements, comme elle le fait quotidiennement. Ce dernier souffre de la maladie d’Alzheimer et a besoin de soins constants.
Quelle ne fut pas sa surprise de trouver une chambre vide. Elle apprend, quelques heures plus tard, que son mari de 90 ans ne reviendra plus parce qu’il s’est envolé... pour Montréal!
«On était complètement abasourdis. Ma mère n’a jamais quitté mon père en 66 ans de vie commune. Elle était atterrée», témoigne le fils de l’épouse éplorée, Ruben Attias.
Kidnappé par sa fille
La famille Attias a finalement appris avec stupéfaction que la fille cadette de la fratrie, qui vit à Montréal, était venue chercher son père le matin même et avait prétexté d’une pause café pour le rapatrier dans la métropole québécoise. Elle a même obtenu la garde provisoire du vieil homme en vertu d’un jugement québécois sans en avoir averti qui que ce soit.
«On est tombé des nues parce qu’il n’y avait jamais eu de problèmes dans la famille. On était toujours là les uns pour les autres, que ce soit financièrement ou personnellement, dit-il. Ç’a été comme une trahison.»
Victoria Bensimhon et son mari, Maurice Attias, ont eu cinq enfants, dont deux vivent à Montréal.
La famille riposte
La famille Attias débarque donc à Montréal dans le seul but de récupérer son père et entame des procédures judiciaires.
La Cour supérieure a finalement tranché en leur faveur dans un jugement rendu le 6 novembre dernier. Elle annule la garde de la sœur cadette, confie la responsabilité de Maurice Attias au Curateur public du Québec et ordonne son retour en France.
La défense a normalement 30 jours pour contester la décision. En attendant, M. Attias devrait être transféré dans un centre médical spécialisé dès lundi.
«De toute ma carrière, je n’avais jamais vu un cas comme celui-là, dit l’avocat de la famille Attias à Montréal, David Banon, spécialiste en litiges successoraux. On voit souvent des familles s’entredéchirer pour des questions d’héritage. Mais dans ce cas-ci, les parents sont encore vivants.»
La famille Attias avait déjà entamé des procédures contre Nicole Kremer, leur sœur cadette, en avril dernier, à Montréal, pour avoir soutiré et subtilisé plus de 214 000 $ à son père. Elle a également porté plainte pour enlèvement en France.
Nicole Kremer n’a pas souhaité commenter.
Source : Le Journal de Montréal