Philippe Genin, ancien bâtonnier de Lyon, prend la parole suite à la conférence de presse qu’il a donnée mercredi avec sa consœur marseillaise Sophie Jonquet, sur le dossier de la banque Pasche. Une conférence où le CIC-Crédit Mutuel et son ancienne filiale Pasche avaient dépêché un huissier pour enregistrer les avocats.
La banque Pasche à Monaco, filiale de CIC-Crédit Mutuel jusqu'à l'année dernière, a licencié trois de ses cadres, après qu'ils eurent dénoncé de graves dysfonctionnements dans la gestion de la banque, qui font penser à des opérations de "blanchiment". Philippe Genin évoque des "millions d'euros", par exemple un dépôt en espèces de "400 000 euros" par un Italien, revendeur de T-shirts sur les marchés… La banque assure qu'il n'y a pas de lien entre les licenciements et l'alerte lancée par les cadres.
D'une manière plus générale, Philippe Genin dénonce dans cet entretien le manque de moyens de la justice en France pour traquer la délinquance financière – "la plus grave, car c'est celle qui crée le plus de préjudices à la société". Prenant l'exemple de Lyon, il rappelle qu'il y avait plus d'une vingtaine d'enquêteurs à la brigade financière de Lyon il y a vingt ans, et qu'il n'y en a plus "que 9". "Il y a un problème de la justice en France, on est classé dernier pays européen" en matière de moyens donnés à la justice. Un problème plus fort encore sur la délinquance financière selon l'ancien bâtonnier, contre laquelle "on ne fait rien, ou on fait en tout cas extrêmement peu". Il estime cependant que la création d'un procureur financier à Paris va dans le bon sens, "même si ses compétences sont réduites".